En un an, le système de commande en ligne prépayée s’est imposé en librairie. Tout en permettant aux lecteurs de continuer d’acheter des livres, le « click and collect » a poussé les professionnels à digitaliser leur activité et à adapter l’aménagement de leur magasin.
Avril 2020. Premier confinement. Fermés depuis 15 jours, les libraires (re)découvrent un outil capable de sauver une partie de leur chiffre d’affaires, le click and collect. Dans l’urgence et de manière plus ou moins artisanale, ils mettent sur pied ce système de commande en ligne et de retrait en magasin, jusqu’alors peu promu dans les librairies. Devant le succès rencontré, et qui ne se tarit pas alors que les magasins rouvrent, la prise de conscience est nette. Les outils de commandes en ligne sont indispensables et si reconfinement il doit y avoir, les libraires seront prêts. En six mois, ils s’équipent et s’organisent. Amélioration de l’ergonomie des sites, affiliation à des plateformes de réservation en ligne, aménagement d’espaces consacrés au click and collect, « la profession a été l’une des plus rapide à s’adapter et à répondre aux circonstances exceptionnelles alors qu’elle est souvent taxée d’intellectualisme, de passéisme voire de technophobie », observe Christel Rafstedt, fondatrice du Livre dans la théière, à Rocheservière, et présidente de l’association des libraires des Pays de la Loire (Alip).
Progressions à trois chiffres
Le deuxième confinement, en novembre, leur donne raison. Le click and collect explose. 1 433 libraires s’inscrivent sur la carte créée par Livres Hebdo qui recense les professionnels proposant le service. Déjà à des niveaux records, la fréquentation des plateformes collectives enregistre des progressions à trois chiffres comme en Rhône-Alpes Auvergne (+400 %) ou dans les Pays de la Loire (+500 %). « Même s’il est encore difficile de prendre du recul et que la crise sanitaire n’est pas terminée, il est clair que la pratique du click and collect est entrée dans les mœurs et que nous devons faire avec », analyse Mickaël Raoult, directeur de Dialogues à Brest. Elle aura en tout cas conduit les libraires à accélérer la digitalisation de leur économie et de leur organisation…