À Argentan (Orne), les onze derniers salariés de l’imprimerie Graph by Le Révérend (ex Graph 2000) sont au chômage depuis le lundi 19 août 2024. Une situation qui fait suite à la liquidation judiciaire de leur entreprise, entérinée le 15 juillet par le tribunal de commerce d’Alençon.
Le 15 juillet 2024, le tribunal de commerce d’Alençon (Orne) a prononcé la liquidation judiciaire de l’imprimerie argentanaise Graph by Le Révérend (ex Graph 2000) demandée quatre jours plus tôt par Arnaud Le Révérend, PDG du groupe d’imprimerie du même nom, dont le siège est basé dans la Manche, à Valognes.
En cessation de paiements
Au regard des pièces comptables apportées par le PDG, le tribunal n’a pu que constater que l’entreprise était « en cessation de paiements », dans l’impossibilité de faire face au passif (170 000 €) alors qu’elle ne disposait plus que de 7 163 € d’actif. « Son redressement est manifestement impossible, les coûts fixes de structure ne peuvent pas être couverts par les produits d’exploitation, en baisse constante », a souligné le tribunal.
De leur côté, les onze derniers salariés ont fait savoir qu’ils souhaitaient le maintien de l’activité. Par le biais de leur avocat, ils ont signalé aux magistrats « le non-respect » de certaines promesses de la société lors du rachat en 2023, « notamment celle de ne pas céder les actifs pendant un délai de deux ans ». Les onze salariés se retrouvent au chômage à partir du lundi 19 août.
Dix-sept mois de hauts et de bas
Ainsi prennent fin dix-sept mois d’espoir et de déception : en effet, le 1er mars 2023, le même tribunal de commerce avait choisi le groupe manchois pour reprendre l’imprimerie Graph 2000, en très grande difficulté financière. Dans son plan de reprise, Le Révérend s’était séparé de plusieurs sites de Graph 2000 (Bernay, Gennevilliers et Cosne-sur-Loire) pour ne garder que le site d’Argentan. Là où tout avait commencé en 1926. Et vingt-six salariés étaient conservés.
L’idée initiale était de spécialiser le site de Valognes (53 salariés) dans l’imprimerie de petits formats, et celui d’Argentan dans la production de grands formats. Raison pour laquelle une machine de 30 m de long avait été rapatriée depuis Valognes à Argentan. « Nous allons réindustrialiser cette imprimerie », indiquaient alors les responsables du groupe, qui avaient fixé un prévisionnel de 5,2 M€ pour l’année à venir.
Quatorze licenciements en novembre, le reste cet été
Mais le redressement espéré n’a pas eu lieu : neuf mois plus tard l’accouchement s’est révélé douloureux, se traduisant par une vague de quatorze licenciements. Il ne restait alors qu’une douzaine de personnes et un atelier de brochage à Argentan. Mais par la suite, aucune amélioration de la situation n’ayant été constatée, la liquidation judiciaire devenait inéluctable.
Le 17 septembre, une vente aux enchères dispersera le matériel de l’imprimerie historique argentanaise.
Lire : Ouest-France du 19 août