L’outil Sycamore, inauguré par Google il y a presque deux ans, était considéré comme l’ordinateur quantique le plus puissant du monde et annonçait avoir atteint la “suprématie quantique”. Toutefois, à la fin du mois de juin, plusieurs chercheurs de l’Université de sciences et technologie de Chine (USTC) ont annoncé la mise au point d’un ordinateur plus puissant que celui de la firme de Mountain View. Retour sur ce nouvel outil annoncé plus performant que n’importe quel ordinateur quantique.
L’ordinateur quantique le plus puissant du monde ?
C’est dans le cadre d’un article rédigé par une cinquantaine de chercheurs de l’USTC que ces derniers ont affirmé avoir conçu un ordinateur quantique plus puissant et donc plus performant que Sycamore, l’ordinateur quantique de Google. À noter qu’à l’heure actuelle, il s’agit d’une prépublication, en attente de validation par des experts du milieu.
L’auteur principal, Jian-Wei Pan, précise que l’ordinateur quantique Juizhang que son équipe a créé a pu résoudre un problème (une tâche d’échantillonnage aléatoire de circuits quantiques) en un peu plus d’une heure alors que les superordinateurs classiques les plus puissants au monde mettant quasiment huit ans pour les résoudre. Selon le chercheur, son ordinateur serait même capable de réaliser des prouesses bien plus difficiles en bien moins de temps que d’autres outils jugés plus classiques. Jian-Wei Pan ajoute :
“La tâche d’échantillonnage accomplie par Zuchongzhi en 1,2 heure environ prendrait au moins huit ans au superordinateur le plus puissant. Nos travaux mettent en évidence l’avantage conséquent offert par cette plateforme quantique programmable de haute précision pour la réalisation de calculs que des machines classiques ne pourraient compléter dans un délai raisonnable.”
Un processeur de 66 qubits alimente l’ordinateur quantique Juizhang
Lorsque Google présentait Sycamore en 2019, le processeur quantique du système était de 54 qubits, une valeur considérable. Les scientifiques chinois ont exploité le processeur “Zuchonghzhi”, doté de 66 qubits. Néanmoins, lors de la résolution de ce problème jugé beaucoup plus complexe que celle réalisée par le géant américain, il n’aurait utilisé que 56 qubits. À première vue, on remarque en effet qu’une augmentation “infime” du nombre de qbbits se traduit par une amélioration exponentielle des performances de l’outil.
Ce processeur quantique est organisé en une grille de onze lignes et six colonnes et utilise des qubits “Transmon” qui sont, pour vulgariser, des oscillateurs non linéaires qui exploitent l’effet Josephson pouvant exister entre deux matériaux supraconducteurs séparés par une couche d’isolant ou par un matériau métallique non supraconducteur. Ils considèrent que le processeur est dix milliards de fois plus puissant que celui de Sycamore.
Sans nul doute qu’avec cette nouvelle création, la Chine montre qu’elle progresse et qu’elle dispose d’ordinateurs et de processeurs puissants que d’autres régions n’ont pas comme l’Europe ou les États-Unis.