Le dernier site de recyclage de papier en France, Chapelle Darblay, qui a cessé son activité près de Rouen en 2020, fait l’objet de trois offres de reprise pour l’heure non engageantes, déposées auprès du propriétaire, le finlandais UPM, a-t-on appris vendredi 2 avril 2021 auprès de salariés et de Bercy.
« Il y a trois candidats en lice, des offres non engageantes mais industrielles, sérieuses, documentées et structurées », a affirmé à l’AFP Arnaud Dauxerre représentant SE du collège cadre au CSE de ce site baptisé la Chapelle Darblay et situé à Grand-Couronne.
Ces offres « sont déposées auprès d’UPM », a ajouté, à ses côtés, Julien Sénécal, secrétaire CGT du CSE. Ces représentants du personnel font partie des cinq derniers salariés du site, après le licenciement de 228 personnes en 2020. Un accord avait été conclu pour préserver l’outil industriel (site, maintenance et machines) jusqu’en juin 2021.
Plusieurs offres
MM. Dauxerre et Sénécal s’exprimaient après un rendez-vous téléphonique avec Bercy jeudi. Interrogé par l’AFP, le ministère a confirmé l’existence de trois offres sous forme de lettre d’intention et qui donc demandent à être confirmées. Interrogée par l’AFP, UPM a confirmé avoir « des discussions depuis 18 mois avec de possibles acquéreurs potentiels ». « Les discussions se poursuivent avec plusieurs entreprises. Nous ne pouvons malheureusement pas communiquer sur les détails », a ajouté le groupe.
Selon MM. Dauxerre et Sénécal, ce sont des industriels qui proposent des projets papetiers. Le nombre de salariés proposés dépend des applications papiers envisagées, de l’emballage à la production d’isolants, précise M. Dauxerre. Les trois entreprises ont été « auditionnées par Bercy », ont-ils assuré. Deux de ces offres sont le fruit des recherches de représentants des salariés pour sauver le site, selon la CGT.
Selon une source proche du conseil régional de Normandie, une des offres émane du groupe belge VPK qui mettrait 110 millions sur la table. Autre proposition, un financier, un cartonnier français et une entreprise de ouate, proposent eux d’injecter 168 millions d’euros, selon la même source. « La valeur du terrain est évaluée autour de 10 millions d’euros. Ce qui coûte cher, c’est le coût d’adaptation des machines », a ajouté la source proche du conseil régional.
Le 10 mars, 67 élus, dont le maire ex-LR du Havre Edouard Philippe et la maire PS de Paris Anne Hidalgo, ont signé un appel à relancer ce site dont la fermeture définitive « pousserait de très nombreuses collectivités à enfouir ou brûler le papier déchet au lieu de le recycler, ou bien à l’envoyer en Belgique ou en Allemagne ! ».
Lire : Paris Normandie du 2 avril