Dans son deuxième essai, le technophile président d’Arte, Bruno Patino, poursuit son interrogation du monde numérique. Il analyse la manière dont notre attention est détournée à l’heure de la connexion en continu.
Dans les locaux d’Arte à Issy-les-Moulineaux, sur le mur qui fait face au bureau de Bruno Patino, l’horloge tourne à l’envers. Ses aiguilles bougent de la gauche vers la droite, sa numérotation est inversée. L’improbable objet, cadeau de ses filles, vient de Bolivie, dont Bruno Patino est originaire par son père. Là-bas il n’a rien d’un gadget : à La Paz, l’horloge sur le fronton du Parlement tourne dans ce sens depuis 2014. Symboliquement, «l’horloge du Sud» manifeste la résistance du pays à l’impérialisme de l’hémisphère Nord. Pour la lire, les repères désorientés, on est obligé de marquer un temps d’arrêt.
Le temps, cela a toujours été la grande affaire du président d’Arte…