L’ancien animateur de l’émission littéraire et président du Goncourt est décédé à 89 ans, a annoncé sa famille.
Allô, Bernard Pivot, pouvez-vous réagir à la mort de Michel Tournier, Jean d’Ormesson, Alexandre Soljenitsyne, Jean-Claude Lattès ?… Ne rayez pas les mentions inutiles, il n’y en a pas. Lui-même souriait de ce réflexe des journalistes de l’appeler dès l’annonce du décès d’un écrivain. Il en plaisantait : « On m’appellera au téléphone pour avoir une réaction à ma propre mort. » Ne serait-ce qu’à ce titre, Pivot va manquer à beaucoup de monde.
Sa grande histoire avec les livres a commencé avec Le Figaro littéraire. Il a souvent raconté ce que sa carrière devait au hasard. « C’était en septembre ou octobre 1958, j’avais 23 ans, nous disait-il.J’ai été recruté par Maurice Noël, à qui je dois tout – son portrait ne m’a jamais quitté. Mon arrivée au Figaro littéraire constituait un petit événement : c’était la première fois que l’on engageait quelqu’un d’aussi jeune – les autres rédacteurs pouvaient être mon père. J’ai inauguré l’intégration d’autres jeunes, comme Jean Chalon, Dominique Jamet, qui m’ont rejoint ensuite. » Formé au Centre de formation des journalistes (CFJ, promotion 1955), il se présente à la rédaction du rond-point des Champs-Élysées…