Alors que la production de l’ancienne usine de papier d’Arjowiggins, près de Saint-Omer, s’accélère plus vite que prévu un an après la reprise du site, le fonds CAP3RI monte au capital de Be Paper. Le groupe familial très intégré de la chaîne du papier-carton, emploie 280 salariés pour un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros.
Le pari d’Henry Bréban était pour le moins audacieux. Cet industriel de Saint-Omer a signé en septembre 2018 la reprise de l’ancienne usine Arjowiggins de Wizernes , qui employait 310 personnes avant sa fermeture.
Un an plus tard, la montée en puissance est plus rapide que prévu, grâce à un redémarrage précoce de la machine à papier : le site produit déjà 6.000 tonnes de papier pour ondulé (ppo) par mois, et vise 15.000 tonnes à court terme. Et l’usine emploie à nouveau 97 salariés, dont 90 % d’anciens de chez Arjowiggins.
C’est le moment qu’a choisi le fonds régional Cap3RI, destiné à la troisième révolution industrielle, pour faire son entrée au capital, à hauteur de 3 millions d’euros. Il intègre le nouveau groupe qui a été constitué, sous le nom de Be Paper, réunissant l’activité historique de la famille Bréban, Express Decoupe, mais aussi Express Packaging, né de la reprise de l’activité emballage du géant verrier Arc en 2006, et Wizpaper, structure de reprise du site papetier. Ce qui constitue un ensemble très intégré de la chaîne du papier-carton, affichant 280 salariés pour un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros.
Un papier 15 % plus léger
La reprise de l’usine papetière – fortement soutenue par les pouvoirs publics – est fondée sur une logique d’économie circulaire : il s’agit d’abord de produire du PPO à partir de vieux papier recyclé, qui réduit fortement l’impact environnemental, et offre un débouché très intéressant à ces vieux papiers que la Chine n’importe plus.
Mais la technologie permet aussi à Wizpaper de produire un papier qui, à caractéristiques identiques, est 15 % plus léger. Ainsi un papier de 80 grammes offrira les propriétés d’un papier classique de 95 grammes, avec un impact positif en chaîne en aval. L’usine investira au-delà des 16 millions annoncés initialement, indique le dirigeant.
L’implantation d’une onduleuse est programmée, ainsi qu’une machine de fabrication de caisses, tandis qu’une coucheuse de 60 mètres de long pourrait aussi être relancée. « L’usine a des équipements supplémentaires pour aller vers des papiers plus techniques pour le futur », explique Henry Bréban.
En parallèle, Express Packaging poursuit un fort développement qui justifie une extension de 8.000 m2 (pour 4 millions d’euros), qui porteront cette unité à près de 3 hectares bâtis. Cet essor s’accompagne d’embauches, le groupe ayant actuellement 20 postes à pourvoir.