En combinant leurs savoir-faire, les deux groupes de presse espèrent ramener les 10-15 ans à la lecture de titres papier en lançant ensemble un mensuel jeunesse dédié au football, « So Foot Club ». Une refonte complète d’un titre précédemment édité par So Press.
Plutôt que tenter l’exploit individuel, Bayard Jeunesse et So Press préfèrent jouer collectif. Le leader de la presse jeunesse et le groupe de presse magazine indépendant lancent ce mercredi en coédition un nouveau mensuel, « So Foot Club ». Destiné aux 10-15 ans, ce magazine de 52 pages sera vendu 4,90 euros en kiosque, ou 55 euros par an en abonnement pour 11 numéros.
Le titre prend la suite du mensuel du même nom édité jusque-là par So Press, mais qui avait raté sa cible, de l’aveu du fondateur de So Press, Franck Annese. « Il se rapprochait de ‘So Foot’, avec des textes assez longs et une mise en page pour trentenaires, pas du tout pour ados, admet-il. On s’est dit que ce ne serait pas bête de s’associer avec un groupe de presse qui connaît par coeur la presse ado. »
A part son titre, le mensuel pour ado dédié au football change de fond en comble, avec l’espoir de « remettre à la lecture des enfants qui sont aujourd’hui plutôt sur les réseaux sociaux », selon le fondateur de So Press, pour qui « le football est aujourd’hui l’une des passions les mieux partagées, aussi bien auprès des garçons que des filles ». Environ 560.000 jeunes de 10 à 15 ans sont licenciés à la Fédération française de football, dont une proportion notable de filles, ajoute Delphine Saulière, directrice des magazines de Bayard Jeunesse.
Mélange des cultures
A peine huit mois après les premiers échanges entre Bayard et So Press, le premier numéro paraît donc en kiosque, avec en couverture Kylian Mbappé, la personnalité préférée des ados selon un sondage récent du magazine « Okapi ». Dans cette coédition dont les revenus et les coûts sont partagés à 50-50, avec une équipe composée de salariés des deux groupes, chacun a apporté son savoir-faire.
Côté So Press, l’expertise de la culture foot, « présenté comme un sport exigeant, avec une culture de l’effort, de la solidarité, du collectif, des valeurs, plutôt qu’un truc de stars avec des grosses bagnoles », résume Franck Annese. Côté Bayard, le sens de l’image, du découpage des articles et de l’écriture pour faciliter la lecture par les plus jeunes. Chacun a su bousculer ses habitudes. « On a fait pour la première fois de notre histoire un numéro zéro », s’amuse Franck Annese, tandis que Delphine Saulière a dû apprendre à boucler quelques jours avant l’impression, au prix de « quelques sueurs froides ».
Au final, le mensuel, qui n’a pas de site Internet même si une présence sur les réseaux sociaux est envisagée, ambitionne une diffusion de 15.000 exemplaires pour le premier numéro. Les coéditeurs rêvent de monter rapidement en puissance sur les abonnements, qui constituent la quasi-totalité de la diffusion des titres de Bayard Jeunesse (95 % des 47.000 exemplaires moyens d’« Okapi » en 2022, idem pour les 17.000 exemplaires de « Phosphore »). En parallèle, des projets de stages et de colonies de vacances autour du football sont aussi en réflexion.
« Il y a un gros vivier d’abonnés potentiels, soutient Delphine Saulière. Nos délégués commerciaux sont enthousiastes, ils voient enfin le moyen de remettre de la presse dans les CDI des collèges. » Sur un créneau quasi-vierge, l’occasion est là. Reste à marquer le but.