Le touche à tout des médias a vendu 400.000 exemplaires de son enquête sur Xavier Dupont de Ligonnès.
Tout l’été, on a vu sur la plage, les terrasses de café, dans le train, des lecteurs plongés dans la lecture d’un magazine à la couverture en forme de puzzle. Posséder ce magazine était aux yeux des lecteurs plus important que posséder les baskets derniers cris ou le maillot de bain tendance. L’enquête en deux volets sur Xavier Dupont de Ligonnès, du magazine Society, a été «le» phénomène éditorial de cette année. Plus de 400.000 exemplaires en cumulant les deux numéros sortis le 23 juillet, puis le 6 août, ont été vendus.
Un succès improbable qui raconte un groupe de presse tout aussi improbable et un patron encore plus atypique: Franck Annese. Consacrer cinq années à enquêter, mobiliser quatre personnes de la rédaction sur cette tâche sans aucun planning de publication, rédiger un récit au long cours sur plus de 60 pages, sur une affaire qui n’est toujours pas élucidée ; voilà qui défie les lois de la presse. «Franck Annese est fondamentalement un homme libre qui est toujours là où on ne l’attend pas. Sa force, c’est d’être totalement libéré du carcan du temps», résume son vieil ami Renaud Le Van Kim, producteur, réalisateur et fondateur de Brut.
«Xavier Dupont de Ligonnès nous passionne depuis longtemps, c’est le dernier mystère encore non résolu dans un monde hypertechnologique et performant. Ce type convoque plein de trucs dans l’esprit des gens: le patriarcat, l’amitié, la recherche éperdue de la réussite, le meurtre. C’est un mec des années 1980, des années 1990 et des années 2000. Il raconte trente années de la vie française», explique Franck Annese…