Les finances d’Amazon sont sorties grandies de la première année de crise sanitaire, mais sa réputation reste toujours aussi mauvaise auprès des libraires, peu importe le pays. Deux procédures pour limiter, voire mettre fin à son monopole se dessinent ainsi. Aux États-Unis, les libraires sollicitent les avocats généraux, tandis que les professionnels belges ont porté plainte.
L’American Booksellers Association réitère ses attaques contre la firme Amazon, en sollicitant cette fois les avocats généraux des États-Unis. Dans un exposé circonstancié envoyé aux magistrats, l’association professionnelle expose les raisons qui justifient selon elle le démantèlement de la multinationale, qui exercerait un « monopole » et serait coupable de « comportement anticoncurrentiel ».
Selon l’ABA, Amazon détiendrait entre 38 % et 50 % de parts de marché en matière de ecommerce, aux États-Unis, une position dominante doublée par le contrôle d’une part importante du marché des opérations informatiques « dans le nuage », via sa filiale Amazon Web Services (AWS).
Les libraires américains attaquent d’abord les activités d’Amazon dans le domaine du livre, assurant non sans arrière-pensée que ses parts de marché dans le domaine du commerce du livre en ligne sont équivalentes à celles de la Standard Oil, pour le pétrole, avant son démantèlement en 1911… Les développements d’Amazon dans le domaine du livre, à travers l’édition (Amazon Publishing) ou le livre numérique (Kindle) font craindre aux libraires, à terme, un contrôle total de la chaine du livre.
L’ABA souligne les capacités financières d’Amazon, qui lui permettent de venir à bout de la concurrence en tirant les prix, ou en faisant pression à l’aide de ses possibilités d’approvisionnement. L’organisation rappelle également les plaintes des vendeurs tiers ou encore les soupçons de manipulation des données, du côté de la place de marché de la firme…