Le pays pétrolier mise sur une gestion durable de sa riche forêt tropicale et développe sa filière bois.
Au cœur de l’épaisse forêt tropicale gabonaise, dans le Parc national de la Lopé, l’abatteur se repère de loin à son casque orange et son gilet jaune. Muni d’une imposante tronçonneuse, Patrice Lekanga s’apprête à couper un okoumé, variété la plus exploitée du Gabon. Le bassin du Congo est le deuxième poumon de la planète qui abrite des centaines d’espèces d’arbres. Il suit dans la moiteur ambiante l’étroit sentier ouvert par les pisteurs sur la base d’une cartographie recensant chaque arbre exploitable. Le travail de coupe, soigneusement préparé, lui prend une quinzaine de minutes.
«C’est un geste technique, difficile. Il faut limiter l’impact sur l’environnement surtout aux abords de cours d’eau, la trajectoire de chute est importante», commente Jean-Benoît Sicard, directeur des exploitations forestières de Rougier. Présente au Gabon depuis 1953, l’entreprise française est l’un des 3 exploitants sur quelque 90 à avoir la certification internationale FSC. «Nous ne faisons que de l’exploitation sélective, durable, à régénération naturelle», explique Éric Chezeaux, son directeur RSE (responsabilité sociale des entreprises) et certification.
Sur un hectare de forêt, soit la taille d’un terrain de foot, la règle est de prélever un seul arbre puis de laisser la parcelle intacte pendant vingt-cinq ans. Pour décrocher le label FSC, il faut satisfaire une batterie de critères sociaux et environnementaux (respect des lois, droits des travailleurs, relations avec les communautés…). «Nous faisons très attention à la faune. Il existe plus de 25 espèces emblématiques: panthères, buffles, gorilles, chimpanzés…», précise Jean-Benoît Sicard. Aujourd’hui, explique-t-il, ce sésame du FSC est essentiel pour accéder aux marchés européens et américains…