Figurant parmi les applications mobiles leader aux Etats-Unis pour l’impression de photos en magasin ou livrées à domicile, le toulousain Pictarine négocie l’implantation de sa solution en France et en Europe dans les réseaux d’imprimantes de Cewe, Kodak ou Fuji des grandes surfaces. Il double son effectif pour s’y préparer.
Pictarine est un cas étonnant. Ce jeune éditeur d’applications mobiles d’impressions de photos, créé en 2012 à Chicago par deux informaticiens français après une première tentative avortée à Paris, réalise tout son chiffre d’affaires aux Etats-Unis alors que son équipe est installée depuis 2015 à Labège à côté de Toulouse. Après avoir percé outre-Atlantique, où il fait partie du Top 5 des applications mobiles de photos retirées en magasin ou livrées à domicile, Pictarine veut implanter sa solution en France et en Europe. La jeune pousse négocie depuis le printemps un contrat de partenariat avec les grands réseaux d’imprimantes comme Kodak, Fuji ou Cewe, qui ont des points d’impression minute et de retrait de photos dans les magasins Carrefour, Leclerc, FNAC, Boulanger, etc.
Pour se déployer en Europe et concevoir de nouvelles applications, la jeune pousse de 20 salariés recrute 15 personnes dans les métiers de l’informatique et du marketing d’ici à la mi 2021. « La négociation d’un contrat de ce type peut prendre du temps mais nous espérons commencer en 2021 en France, en Allemagne et au Royaume-Uni », dit Guillaume Martin, PDG et cofondateur de Pictarine avec Maxime Rafalimanana, responsable du développement. « Nous serons les premiers à offrir ce service en France, où l’on est obligé d’aller dans les magasins pour imprimer les photos sur les bornes ou de les commander sur Internet », poursuit-il.
50 millions de photos imprimées en 2019
Aujourd’hui, les photos sont prises essentiellement avec des smartphones et l’application mobile permet de les imprimer en vingt minutes dans un point de retrait, sans passer par un ordinateur. Elle apporte aussi d’autres fonctionnalités comme le recadrage automatique qui évite de couper les visages ou l’encadrement de photo à Noël.
Aux Etats-Unis, Pictarine s’est d’abord implanté en 2012 dans les 8.000 pharmacies Walgreens, puis a signé en 2019 avec le groupe CVS et ses 8.500 magasins pharmaceutiques. Quelque 50 millions de photos ont été imprimées en 2019 dans 19.000 magasins avec ses deux applications Photo Print et Minute Photo (sur Android, iOS et Web), rebaptisées « Picta » cette année. Les utilisateurs paient les tirages directement sur l’application ou dans les magasins, qui renvoient une commission à la société.
Le volume d’activité de Pictarine – qui ne communique pas son chiffre d’affaires – augmente de 50 % par an depuis deux ans, à 20 millions de dollars en 2019. L’entreprise prévoit d’atteindre 30 millions de dollars en 2020. « Le coronavirus a augmenté nos ventes car les gens ne veulent plus aller dans les magasins, constate Guillaume Martin. Cela nous donne une opportunité de rentrer plus facilement en Europe. »
Lire : Les Echos du 11 septembre
Jean-Philippe Behr
