Le rapport annuel «Unis dans la science» de l’Organisation météorologique mondiale pointe la part toujours importante accordée aux combustibles fossiles dans le monde actuel.
Après un été marqué par des inondations exceptionnelles au Pakistan, des sécheresses extrêmes qui se prolongent en Chine, dans la Corne de l’Afrique et aux États-Unis, des canicules remarquables en Europe et des feux de forêt qui atteignent des records en France, le rapport annuel «Unis dans la science» de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), publié mardi, prend une saveur particulière. «Le nombre de catastrophes liées à la météorologie, au climat et à l’eau a été multiplié par 5 au cours des cinquante dernières années», a déploré Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies dans un message vidéo accompagnant la sortie du rapport. «Les pertes quotidiennes s’élèvent à plus de 200 millions de dollars.»
«Mauvaise direction»
Et la tendance ne semble pas près de s’arranger puisque «nous allons dans la mauvaise direction», estime le rapport qui pointe la part toujours importante accordée aux combustibles fossiles dans le monde actuel. De fait, malgré un ralentissement des émissions de gaz à effet de serre en 2020, à cause des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, la concentration de CO2 dans l’atmosphère est repartie à la hausse à un rythme soutenu. En juin 2022, sur la montagne de Mauna Loa, à Hawaï (États-Unis), il a été mesuré une concentration de CO2 proche de 421 ppm (parties par million de molécules d’air), contre 418,94 un an plus tôt. Sur un autre site de référence, en Tasmanie (Australie), les chiffres sont passés de 411,65 en juin 2021 à 414,12 ppm un an plus tard. Les concentrations des deux autres principaux gaz à effet de serre, le méthane et le protoxyde d’azote, sont elles aussi en hausse…