Face aux baisses de livraisons de Gazprom, le ministre de l’Économie exhorte les Allemands à diminuer leur consommation.
Costume et cravate noirs de circonstance. Devant la presse réunie en urgence, le ministre allemand de l’Économie annonce le déclenchement du niveau d’alerte sur le gaz. Le deuxième stade sur une échelle de trois. Avec la gravité d’un pasteur présidant une cérémonie d’obsèques un jour de grand soleil, Robert Habeck est venu dire aux Allemands qu’il leur faut faire le deuil d’une vie de confort, insouciante et illimitée. «Le gaz est dorénavant une denrée rare en Allemagne », proclame le vice-chancelier. «L’été nous donne une sécurité trompeuse. Notre propre négligence serait notre pire ennemi. Nous devons préparer l’hiver.» Et comme dans la série Games of Thrones, l’adversaire encore invisible est à redouter. Dans un discours, prononcé mardi devant la Fédération de l’industrie, le ministre écologiste avait utilisé une autre formule d’avertissement: «La crise qui nous attend sera peut-être pire que celle du corona.»…