« Si jamais on t’enlève le smartphone tu te retrouves dans un état de nudité, d’incapacité et d’absence d’autonomie colossale. » Dans sa dernière parution, Scarlett et Novak (Rageot), Alain Damasio met en garde le jeune public sur la dépendance des objets connectés. L’auteur, qui assume être lui aussi dépendant aux écrans, partage réflexions et questionnements.
Dans sa dernière nouvelle, Scarlett et Novak (Rageot), Alain Damasio met en garde la jeunesse face aux dangers de la technologie. L’auteur, qui assume ses contradictions, partage avec Livres Hebdo ses réflexions et ses questionnements sur nos sociétés technodépendantes.
Pourquoi faire un livre jeunesse maintenant ?
Au départ, je n’étais pas du tout dans l’idée de faire une nouvelle jeunesse. C’est un vieux texte qui date de 2014. J’avais écrit pour 01.net sur l’apparition de l’Iphone 6. Au départ, ce texte technocritique est destiné aux adultes. L’écrivain Fabien Clavel l’a retrouvé et l’a proposé à Rageot. Le texte a été un peu retravaillé. J’ai par exemple simplifié certains mots peut-être trop techniques.
Quand on sait que Les Furtifs vous a pris une dizaine d’années, quel a été votre processus d’écriture ?
Ce qui m’a inspiré pour écrire, c’est la fascination qu’il y avait à l’époque pour l’Iphone. Il y avait une publicité avec pour slogan : « You are more powerful than you think« . « Powerful » c’est à la fois le pouvoir et la puissance en anglais. Il n’y a pas cette distinction française : la puissance, c’est ce que tu peux générer toi même, et le pouvoir, c’est ce que tu peux déléguer. Dans la publicité, tu voyais un père qui récupérait un doudou sous le lit de sa fille grâce à la torche du téléphone… L’imaginaire de l’empowerment que générait la machine était ultra fort. J’ai voulu montrer l’inverse : tu crois que tu es puissant, mais tu es mis dans un système de dépendance. A tel point que, si jamais on t’enlève le smartphone, tu te retrouves dans un état de nudité, d’incapacité et d’absence d’autonomie colossale….