Cette plate-forme de vente automatisée d’espaces de publicité papier a hébergé 32 millions d’euros de transactions depuis son lancement en janvier. Après avoir déjà levé par le passé 6 millions d’euros, Adwanted espère lever 10 autres millions.
Les interfaces de Facebook et des autres géants du Net pour acheter en quelques clics des campagnes en ligne sont devenues des étalons dans le monde publicitaire, de par leur simplicité et leur rapidité. Pour Emmanuel Debuyck, patron de Adwanted, et ses équipes, si les éditeurs de presse veulent continuer à vendre des espaces publicitaires papier, il est nécessaire qu’ils tiennent compte de cette nouvelle donne. Et donc, a minima, qu’ils rafraîchissent le processus d’achat et de vente de ces espaces, aujourd’hui trop lourd de contraintes administratives et d’échanges d’e-mails, pas assez renseigné en données et en outre susceptible d’erreurs.
Après six mois de mise en place, la plate-forme Adwanted a annoncé début juillet qu’elle avait hébergé pour plus de 32 millions d’euros de transactions (dont 12 millions d’euros d’opérations définitivement conclues). Ce n’est encore qu’une goutte d’eau dans les quelque 2 milliards d’euros de publicité presse générés actuellement. Mais la société, qui se rémunère en prélevant une commission d’entre 1 % et 10 % auprès des régies selon la taille des campagnes, espère que cette activité va représenter dès l’an prochain l’essentiel de ses revenus. « Le projet est intéressant mais il sous-tend que de vieilles habitudes doivent changer, ce qui peut demander du temps, et ce sous une conjoncture difficile pour les éditeurs », explique un bon connaisseur du secteur.
Développement aux Etats-Unis et en Espagne
Après deux levées de fonds par le passé d’un total de 6 millions d’euros, Adwanted – aujourd’hui détenu à 54 % par ses fondateurs et deux familles américaines restées anonymes – veut lever 10 millions d’euros supplémentaires auprès de spécialistes du capital-risque. Il a ouvert des bureaux à Madrid et à New York pour lancer cette plate-forme sur ces marchés encore plus en besoin d’automatisation que la France, selon ses dirigeants.
L’outil Adwanted est né de la prise de contrôle par cette société, qui a d’autres activités dans le secteur, de la plate-forme Mediasbook qu’avaient cherché à mettre en place dans ce but d’automatisation plusieurs grandes régies de presse française – dont celle des « Echos », de Mondadori, de Marie-Claire, etc. Adwanted, qui assume les coûts de développement de l’outil, en a pris 95 % et les éditeurs en sont restés au capital à hauteur de 5 %. Cela dit, le service n’est pas réservé aux régies à l’origine de Mediasbook. Au contraire, ses dirigeants voudraient accueillir tous les vendeurs d’espaces pour plus d’efficacité. Et de citer « Le Figaro », Prisma ou la régie 366.
Intégrer la radio et la télévision
Damien de Foucault, VP Groupe et responsable pour la France, explique que la plate-forme permet de conclure des campagnes en deux heures et de se concentrer sur les relations commerciales. L’outil centralise les tarifs des espaces, garde un historique des transactions et facilite la communication pour les conclure. « Aujourd’hui, les outils sont artisanaux », explique Damien de Foucault.
Dans six à douze mois, des espaces de radios et de télévisions devraient être intégrés à Adwanted. Ne reste plus aux annonceurs qu’à retrouver de l’enthousiasme pour les médias traditionnels.