Si les Français se sont acclimatés comme ils pouvaient à leurs nouvelles conditions de travail, la situation ne devrait pas changer de sitôt.
Teams, Zoom, Hangouts… Plus de douze mois après le début de la crise du Covid, ces outils numériques de travail et de communication à distance se sont invités dans le quotidien de plusieurs millions de Français. Avec les différentes périodes de confinements ou de couvre-feux, de très nombreuses entreprises et leurs salariés n’ont eu d’autre choix que de s’adapter et de modifier en conséquence leur manière de travailler. Un véritable jeu d’équilibriste, tant la pratique du télétravail restait marginale et peu ancrée dans l’état d’esprit des chefs d’entreprise de l’Hexagone.
Mais que ce soit les grandes structures où les plus petites, chacune a dû se mettre en ordre de bataille et mobiliser toutes leurs équipes informatiques pour tenter au mieux d’assurer la continuité et de permettre à ses salariés de travailler dans les meilleures conditions. Du côté des actifs, ce basculement brutal aux premiers jours de la crise n’a pas été facile. Il a souvent fallu composer avec un cadre de travail peu adéquat, des nouveaux modes d’échanges, et parfois même avec des enfants à gérer. Et même si, après un an, les Français sont désormais bien rodés, force est de constater que, compte tenu de la situation sanitaire, le travail à distance devrait rester la norme encore de nombreux mois…
Car, sans pour autant resserrer la vis, le premier ministre, Jean Castex, a rappelé jeudi dernier que le télétravail devait être poussé au maximum par les entreprises, soit «au moins quatre jours» par semaine, puisqu’il restait l’un des premiers remparts pour éviter la propagation du virus. Une étude de l’Institut Pasteur vient de montrer que le travail à distance, ne serait-ce que quelques jours par semaine, permet de diminuer de 24 % les chances de contaminations et le télétravail total de 30 %. «J’appelle à la conscience collective sur ce sujet. Je le demande instamment à tous les employeurs, entreprises et personnes qui peuvent faire du télétravail, il faut au maximum s’y mettre», a alerté Emmanuel Macron ce mardi.
Risque d’isolement
Si la pratique s’était érodée en janvier par rapport à novembre, elle s’est, depuis, stabilisée. Mais «les marges de progression restent importantes», indique-t-on du côté de la Rue de Grenelle. D’après la dernière enquête Harris Interactive commandée par le ministère du Travail, parmi les actifs pouvant facilement télétravailler 65 % l’ont effectivement fait au moins partiellement en mars, contre 64 % en janvier et 70 % en novembre 2020. En d’autres termes, un tiers des salariés qui peuvent travailler à distance facilement ne le font pas. Et, en moyenne, les actifs qui télétravaillent passent 3,4 jours de la semaine à leur domicile, contre 3,5 en janvier et 3,7 en novembre…