Malgré une diminution en août, les surfaces concernées sont en progression par rapport à 2019. Selon les scientifiques, passé un seuil critique, la forêt ne pourra plus se régénérer.
Serait-ce enfin une bonne nouvelle en provenance de l’Amazonie brésilienne ? Les chiffres de la déforestation du mois d’août révèlent une diminution de 34 % par rapport au même mois en 2019. « Seuls » 1 358,78 km2 de forêt primaire ont été rasés, contre 1 714 km2 en août 2019.
« Nous sommes toujours dans une situation très préoccupante, tempère le chercheur Claudio Almeida, qui coordonne le programme de contrôle de la déforestation de l’Amazonie au sein de l’Institut national de recherches spatiales (INPE) au Brésil. En réalité, les chiffres d’août 2019 étaient alarmants, et ceux de 2020 sont aussi très mauvais si vous comparez avec les années précédentes. » Un bilan de 278 km2 pour août 2017 ou encore de 528 km2 en août 2018, avant l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro.
Aucune raison de se réjouir, donc, d’autant que les scientifiques prévoient une augmentation significative de la déforestation par rapport à 2019 lors du décompte final, en décembre. « La déforestation détectée jusqu’en août par le système Deter est déjà supérieure de 2 400 km2 à celle de 2019. Les cartes montrent une déforestation inédite dans des territoires indigènes jusque-là épargnés et une appropriation des terres publiques, détaille le spécialiste. On déforeste pour revendiquer ensuite la terre, la légaliser et, éventuellement, la revendre. »
En décembre 2019, l’exécutif avait justement présenté au Congrès une ordonnance pour régulariser les terres publiques occupées illégalement. Le projet n’a jamais été voté et n’est plus valide depuis le 20 mai, mais une nouvelle ordonnance sera prochainement présentée.
Aux signaux de la déforestation s’ajoutent ceux de la dégradation de la forêt, lorsque la coupe rase des arbres n’est pas franche mais suffisante pour mettre en péril la survie et la restauration des…