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Récession : pourquoi la France plonge davantage que ses voisins

En avril, l’activité a encore plongé de 27% en raison du confinement. Les spécificités de son économie l’ont rendu vulnérable face au Covid-19.

Tout doucement, depuis le début de la semaine, la France se remet au travail. C’est bienvenu: depuis deux mois, sous le choc de l’épidémie, l’économie hexagonale s’est effondrée. Entre janvier et mars, le PIB national a plongé de 5,8%, selon la première estimation de l’Insee. La chute est historique. Pendant la même période, les PIB espagnol, italien, belge et autrichien se sont respectivement contractés de 5,2%, 4,7%, 3,9%, 2,5%. Et les chiffres allemands, publiés cette semaine, sont attendus autour de – 2%.

À première vue, Paris paie donc un tribut à l’épidémie, du moins sur la sphère économique, plus lourd que ses voisins. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce décalage, dont la première tient aux conditions très rigoureuses du confinement français. Selon un indice développé par l’université d’Oxford, les règles imposées par Paris ont été en effet particulièrement sévères, comparables uniquement à celles imposées en Espagne ou en Italie, mais bien plus dures qu’en Allemagne, aux États-Unis ou dans les autres pays européens.

Ce cadre strict et la difficulté du gouvernement à fixer une ligne claire sur les principes sanitaires et les conditions du retour à l’activité ont découragé de nombreux actifs de reprendre leur travail durant le confinement. «Il est largement admis que la communication du gouvernement dans cette période de crise a été imprécise, défaillante, voire carrément trompeuse», estime même Bruno Cavalier, chef économiste d’Oddo. Un dispositif de chômage partiel particulièrement généreux a aussi pu inciter des entreprises à repousser la reprise de l’activité alors qu’elles auraient pu se relancer.

Résultat: selon les dernières données de la Banque de France, l’activité hexagonale avait plongé de 32% durant la deuxième quinzaine de mars. Au mois d’avril, la chute se maintenait à 27%. La comparaison avec l’Allemagne est rude…

Lire la suite : Le Figaro du 13/5/20 pages 20 et 21

Pascal Lenoir

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