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Chapelle Darblay craint pour son avenir

Le groupe finlandais UPM a confié à Ernst & Young la vente de son usine Chapelle Darblay de Grand-Couronne près de Rouen en Seine-Maritime qui produit du papier journal avec 236 salariés. Les syndicats mettent en avant l’expertise environnementale du site qui fabrique du papier journal, dont l’avenir est loin d’être assuré.

 

Voilà 90 ans que Chapelle Darblay, dernière papeterie du groupe finlandais UPM en France, fabrique du papier journal et rien que du papier journal.

 

Voilà 90 ans que Chapelle Darblay, dernière papeterie du groupe finlandais UPM en France, fabrique du papier journal et rien que du papier journal. Aussi l’annonce de la mise en vente par UPM mardi 10 septembre fait-elle grand bruit, même si cette usine, située à Grand-Couronne près de Rouen et qui avait vu passer François Pinault à la fin des années 1980 (une époque où le site défrayait la chronique), n’emploie plus que 236 salariés. Deux fois moins qu’il y a vingt ans. « En l’espace de 24 heures, tous les imprimeurs nous ont envoyé leur soutien », se félicite Cyril Briffault, le délégué syndical CGT.

Déclin du journal papier

 

UPM, qui avait restructuré Chapelle Darblay en 2015 après avoir stoppé l’une des deux machines à papier, a justifié sa décision par la « non-compétitivité » de ce site (240.000 tonnes de capacité) couplée au déclin structurel du papier de presse. « La baisse de la consommation de papier de presse s’est accélérée en 2018-2019. Elle est aujourd’hui entre 7 et 8 % par an pour l’Europe et les Etats-Unis » indique Daniel Schwab, vice-président RH de la branche papier d’UPM. Faute de commandes suffisantes, explique-t-il, l’usine a subi plusieurs « arrêts conjoncturels » depuis le deuxième trimestre 2019.

 

Pour la vente de « Chapelle » qu’il va confier à E & Y, UPM ne ferme aucune porte. « Nous sommes ouverts à tous les papetiers intéressés par une machine à papier comme la nôtre pour le papier de presse, le packaging ou les papiers spéciaux », indique Daniel Schwab. « Nous examinerons toutes les candidatures d’industriels prêts à apporter les garanties financières et sociales ».

Craintes et espoirs

 

Les salariés ne croient pas à la reprise par un acteur du papier journal. « Le but d’UPM étant de réduire la capacité de production de papier graphique, il est peu probable qu’il vende l’usine à un fabricant de papier journal, qui deviendrait son concurrent » analyse Arnaud Dauxerre, représentant au collège cadres au CSE/CSEC d’UPM France et membre du Comité Social Européen d’UPM. A l’écouter, la piste la plus satisfaisante serait la vente à un industriel du papier carton, ce qui impliquerait, la transformation de la machine à papier existante, « moyennant un investissement de 30 à 50 millions d’euros ».

 

Très critique vis-à-vis de la stratégie d’UPM, la CGT n’a pas pour autant appelé les salariés à cesser le travail en guise de protestation. Cyril Briffault n’hésite d’ailleurs pas à mettre en avant les atouts du site. « Nous produisons 100 % de papier recyclé depuis 20 ans. Nous brûlons nos déchets pour produire la vapeur nécessaire au séchage du papier ainsi que de l’électricité revendue à EDF. Nous sommes écolos ici ! ».

 

Lire : Les Echos du 13 septembre

 

Jean-Philippe Behr

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