Le Syndicat national de l’édition a annoncé une baisse de 4,38 % du marché par rapport à 2017, à 2,67 milliards d’euros. Les ventes de romans, en particulier, ont chuté.
Si le monde de l’édition était un personnage de roman, il serait sans doute pour l’année 2018 un antihéros, assez las et peu flamboyant, sorti directement d’un ouvrage de Michel Houellebecq. Le Syndicat national de l’édition (SNE) a annoncé, mercredi 26 juin, une baisse de 4,38 % du marché par rapport à 2017, à 2,67 milliards d’euros. Le nombre d’exemplaires vendus s’est étiolé (− 2,5 %, à 419 millions) alors que la production a augmenté de 2 % pour atteindre un record de 106 799 livres (nouveautés et rééditions confondues). Plus de livres proposés mais moins de ventes : tel est l’amer constat pour 2018.
Vincent Montagne, le président du SNE, explique ce résultat décevant par la pause enregistrée dans les réformes scolaires. Les collégiens ont tous reçu leurs nouveaux manuels en 2016 et 2017 tandis que les lycéens de seconde et première auront les leurs à la rentrée de septembre. 2018 n’a pas bénéficié de cette manne. Hors scolaire, l’édition n’a baissé que de 1,6 % par rapport à 2017, mais il reste difficile de soustraire ce secteur majeur du marché uniquement les mauvaises années…
Progression de l’édition numérique
L’un des facteurs les plus préoccupants reste l’affaiblissement de la littérature (− 5,7 % en valeur, à 567,9 millions d’euros). Les ventes de romans constituent le plus gros morceau de l’édition mais, « malgré leur nombre croissant – plus d’un millier entre les deux rentrées littéraires, de septembre puis de janvier –, les ventes baissent », constate M. Montagne. Il fait partie de ceux qui considèrent « qu’il y a trop de titres », mais tous les éditeurs répondront que ce n’est en aucun cas leurs choix qui doivent être remis en cause.
Outre la littérature, huit autres domaines sont restés dans le rouge en 2018, en enregistrant une baisse de leur chiffre d’affaires : outre le scolaire particulièrement touché (− 24,5 %), les dictionnaires et encyclopédies n’ont plus la cote (− 18 %), de même que les ouvrages de documentation (− 10,8 %) et, dans une moindre mesure, les sciences et techniques, les arts et les beaux livres, les atlas ainsi que les sciences humaines.
Les ventes de bandes dessinées et les mangas sont presque stables, tout comme les ouvrages consacrés à la religion et les livres…