La Grande-Bretagne a été le premier pays à produire de l’électricité à partir du charbon. Le 30 septembre, cette ère s’est achevée avec la fermeture de sa dernière centrale, dans un climat d’approbation collective. Mais au-delà du ciel propre et agréable de l’Angleterre – et de celui de la plupart des pays riches de l’OCDE, dont un tiers produit désormais de l’électricité sans charbon –, il n’y a guère de raisons d’être satisfait.
Toujours plus de centrales
Le charbon fournit environ un tiers de l’électricité mondiale, en grande partie dans les pays en développement, qui affirment qu’il est nécessaire à leur croissance économique. Pourtant, les arguments en faveur d’une élimination aussi rapide que possible du charbon sont également convaincants. La pollution qu’il dégage tue des millions de personnes chaque année, la plupart dans les pays pauvres. Il contribue fortement au changement climatique, un problème mondial qui affecte de manière disproportionnée les populations les plus défavorisées. Malgré cela, le charbon n’est pas près de disparaître.
La capacité de production des centrales à charbon dans le monde a augmenté de 11 % depuis 2015
L’année dernière, la consommation mondiale de charbon a augmenté de 4,5 % pour atteindre son niveau le plus élevé, note BloombergNEF, un cabinet d’études. La principale source de demande de ce type de combustible est l’électricité. La capacité totale de production des centrales à charbon dans le monde a augmenté de 11 % depuis 2015, selon E3G, un groupe de pression qui lutte contre le changement climatique. Il existe aujourd’hui plus de 6 500 centrales à charbon dans le monde, avec une capacité de production combinée d’environ 2 245 GW. Et leur construction se poursuit. Comme la combustion du charbon libère beaucoup plus de carbone par unité d’énergie que celle du pétrole ou du gaz naturel, elle est particulièrement néfaste pour le climat, puisqu’elle représente 41 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre provenant des combustibles fossiles.
Énergie remplaçable ?
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), si le parc actuel de centrales au charbon est exploité normalement jusqu’en 2050, il émettra quelque 250 gigatonnes de dioxyde de carbone. Ces émissions suffiraient à elles seules à assurer que la température moyenne mondiale passe de son niveau actuel d’environ 1,2 °C au-dessus des niveaux préindustriels à plus de 1,5 °C. Pourtant, pour éliminer progressivement toutes les centrales au charbon d’ici à 2040, il faudrait en fermer et remplacer plusieurs par semaine.
Est-ce possible ? En théorie, oui. L’énergie solaire et l’énergie éolienne sont bon marché, et de plus en plus. De nos jours, les systèmes énergétiques…