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Greenwashing : Two Sides dénonce l’augmentation des cas ciblant le papier, malgré un cadre réglementaire plus strict

Depuis l’origine de sa campagne mondiale, Two Sides a interpellé plus de 2 800 organisations communiquant des informations infondées sur le papier. Plus de 1 260 d’entre elles ont corrigé leurs déclarations trompeuses suite à cette action. La persistance de messages favorisant le numérique sans justification environnementale étonne, alors que le cadre législatif français et européen a été renforcé.

Le contexte économique continue d’inciter de nombreuses entreprises et services publics à réduire leur utilisation de papier au moyen d’allégations environnementales injustifiées. Pour encourager leurs clients et usagers à basculer vers des factures, relevés, tickets de caisse ou publicités numériques, elles ont recours à des affirmations trompeuses telles que « sauvez les arbres, passez au relevé numérique ».

Ces communications ne reposent pas sur une base factuelle. En effet, aucune de ces organisations n’a été en mesure de fournir à Two Sides les études à l’appui de ces revendications écologiques. Bien au contraire, après que Two Sides les a contactées, une bonne partie d’entre elles a convenu de la nécessité de les retirer.

Cette situation est préoccupante, d’autant que la plupart de ces entreprises affirment faire de la RSE un enjeu essentiel de leur stratégie et que la réglementation en matière de communication environnementale se renforce. On citera en particulier la loi Climat et résilience, qui a enrichi les cas de pratiques commerciales trompeuses en ajoutant à la liste de l’article L. 121-2 du Code de la consommation les cas concernant « la portée des engagements de l’annonceur, notamment en matière environnementale ». Cette infraction est passible de deux ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende. La sanction peut être portée à 10 % du chiffre d’affaires annuel ou à 50 % des dépenses de publicité engagées ; ce taux étant porté à 80 % si les allégations portées sont environnementales. Cette disposition est tout particulièrement applicable à certaines entreprises proposant des services numériques dont la caractéristique essentielle, et présentée comme telle dans leur communication, est de remplacer le papier.

Être en mesure de prouver ces affirmations est d’autant plus nécessaire que les études existantes montrent qu’il est impossible de conclure a priori à la supériorité environnementale du numérique sur le papier. L’ADEME a d’ailleurs régulièrement rappelé que le choix dépendait en particulier de l’usage et de la durée de conservation des documents. Par exemple, des documents de copropriété ou des factures, ayant une nécessité comptable et devant être conservés plusieurs années, auront une forte probabilité d’impact environnemental moindre s’ils sont conservés sous forme papier plutôt que numérique.

Au surplus, ces messages ignorent les préférences des consommateurs. L’enquête réalisée en 2023 pour le compte de Two Sides indique en effet que 55 % des consommateurs européens estiment que les arguments environnementaux avancés par les entreprises pour justifier le passage au numérique sont trompeurs et visent essentiellement à réduire les coûts de l’entreprise. En outre, l’étude montre que 76 % des consommateurs souhaitent avoir la possibilité de choisir et ne veulent pas être contraints de passer aux communications numériques.

« Ces cas de greenwashing ne sont pas seulement contraires aux réglementations établies en matière de marketing environnemental. Elles nuisent également à un secteur dont le bilan environnemental est performant et ne cesse de s’améliorer », indique Jonathan Tame, directeur général de Two Sides Europe. « Ils reposent aussi sur des idées reçues qu’il est indispensable de corriger. De nombreuses organisations que nous interpellons sont surprises d’apprendre que la surface des forêts européennes augmente en réalité de l’équivalent de 1 500 terrains de football chaque jour. »

À l’échelle mondiale, Two Sides a interpellé plus de 2 800 organisations réalisant des déclarations infondées sur le papier. En Europe, 811 entreprises, dont South West Water, New Look, BMW Financial Services et Deutsche Bank, ont supprimé ou modifié ces déclarations.

Cette campagne reste une priorité pour Two Sides, qui continue d’exhorter les entreprises à ne pas utiliser d’allégations environnementales infondées concernant la suppression du papier dans toutes leurs communications.

« Nous remercions les nombreuses entreprises et services publics qui ont modifié ou éliminé les allégations contre le papier de leurs messages, et nous remercions également les nombreux acteurs de l’industrie et membres du public qui nous envoient des exemples de greenwashing », conclut M. Tame. Aussi, si vous identifiez des cas d’allégations trompeuses aux dépens du papier, n’hésitez pas à les signaler à l’adresse france@twosides.info.

 

Lire : sur le site de TwoSides, publié le 31 octobre

 

Jean-Philippe Behr

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