Le nouveau président du deuxième groupe d’édition français entre en fonction ce mercredi. Il livre sa première interview au Figaro.
« Un trait d’union entre Vivendi et nous. Et un signe de bienvenue des dieux », confie, exalté, Denis Olivennes. Telle fut la première pensée du nouveau président d’Editis, lorsqu’il découvrait la semaine passée le lauréat du prix Goncourt… Car le deuxième groupe d’édition français est partenaire et actionnaire minoritaire de L’Iconoclaste, la prestigieuse maison qui abrite le roman primé de Jean-Baptiste Andrea, Veiller sur elle. Officiellement entré en fonction ce mercredi sous l’ère du nouveau propriétaire, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, Denis Olivennes doit affronter les nombreux défis économiques et littéraires d’Editis. « C’est une très grande maison, dont les fondations sont solides. Mais elle a été soumise à plusieurs tempêtes et affectée par ses changements successifs d’actionnaires… » De sa mise sur le marché il y a deux ans par Vivendi (propriété de la famille Bolloré) à sa vente effective, Editis aura vécu une situation d’inertie et perdu 300 millions d’euros de valorisation.
« On s’attend à des turbulences pour les prochains mois. Le redressement d’Editis se fera sur le temps long », explique l’homme d’affaires, qui a été dirigeant d’Air France, de Canal+ ou encore de la Fnac. Le conseiller de Daniel Kretinsky en France dévoilera au premier trimestre 2024 un plan stratégique pour Editis sur trois à cinq ans. « Nous nous sommes laissés trois mois, à partir d’aujourd’hui, pour en dessiner les contours avec les équipes. » Le groupe d’édition (789 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an passé) espère retrouver un niveau de profitabilité comparable à ceux d’avant 2019…