Comment réduire la consommation en matériaux précieux des puces RFID, utilisées dans la mode en très grand nombre ? Des jeunes diplômés du Royal College of Art, à Londres, ont conçu une étiquette qui utilise la technologie RFID en utilisant uniquement du papier engravé grâce à un laser.
Pour réduire l’empreinte carbone de l’industrie du textile, certains s’attaquent aux matières premières, d’autres luttent contre la surconsommation. Un groupe de jeunes diplômés du Royal College of Art à Londres ont, quant à eux, choisi de s’attaquer… aux étiquettes. Avec leur start-up, PulpaTronics, ils ont mis au point une étiquette avec identification par radiofréquence (RFID) 100% papier.
Aujourd’hui, l’industrie du textile – les marques de la fast-fashion comme celles de luxe – utilise des étiquettes avec puces RFID pour suivre les stocks et lutter contre les contrefaçons. Le hic : ces puces sont gourmandes en matériaux, utilisant du nickel, de l’aluminium, du silicium ou encore de l’or. Et leur utilisation explose : selon le cabinet IDTechEx, 39,3 milliards d’étiquettes avec RFID seront vendues en 2023, en hausse de 20% par rapport à 2022.
Des étiquettes recyclables
Face à ce constat, Barna Soma Biro, Rui Ma, Chloe So et Jingyan Chen, les quatre co-fondateurs de PulpaTronics, gravent un circuit sur la surface du papier grâce à un laser. Selon le média dezeen, les paramètres du laser sont fixés de manière à ne pas brûler le papier mais à modifier sa composition chimique pour qu’il devienne conducteur. Un bout de papier avec des super-pouvoirs, en quelque sorte.
«Cette approche fluidifie le process de production, élimine le besoin de composants en métal et en silicium et réduit l’empreinte environnementale de la production d’étiquettes RFID», déclare la direction de la start-up. Les fondateurs estiment pouvoir réduire les émissions de CO2 des étiquettes de 70% tout en divisant par deux le coût pour les marques.
Mais le principal super-pouvoir de ces étiquettes reste sans doute leur recyclabilité. Car les étiquettes en papier devraient en effet pouvoir être simplement jetées dans la poubelle jaune, et potentiellement servir à faire d’autres étiquettes. A l’heure actuelle, l’étiquette en papier RFID de PulpaTronics a passé ses premiers tests et a montré les mêmes performances qu’une puce à base de cuivre. Prochaine étape : tester sa durabilité et sa durée de conservation. Reste cependant à savoir si ces efforts suffiront à enrayer les gigantesques émissions de CO2 de l’industrie de la mode. Pas gagné.
Lire : L’Usine Nouvelle du 3 novembre