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Getty lance son propre générateur d’images par intelligence artificielle

La banque d’images américaine inaugure son propre outil d’IA générative à destination des entreprises, garanti « sans problème juridique ». Elle espère ainsi convaincre les clients frileux face aux défis de l’IA.

Faute de pouvoir stopper le train de l’IA, Getty Images monte à bord. La banque d’images américaine, qui voit son offre concurrencée depuis quelques mois par les générateurs d’images comme Midjourney et Dall-E, inaugure ce lundi son propre outil à base d’intelligence artificielle générative, entraîné grâce à l’architecture de modèles Edify, un système conçu par Nvidia.

Mais contrairement à ses concurrents, dont les intelligences artificielles ont généralement été entraînées sur des milliards d’images extraites du Web, l’outil Generative AI by Getty Images se base uniquement sur la bibliothèque de Getty. Et sur une partie expurgée d’images potentiellement problématiques, comme les photos de presse.

« Cette base ne contient pas de photos de personnalités. Ni de photos de marque. Donc aucun risque de pouvoir créer une image du pape portant une veste Balenciaga », déclare aux « Echos » le PDG de Getty, Craig Peters, en faisant référence à ce « deep fake » généré par intelligence artificielle qui a fait le tour du monde il y a quelques mois.

L’agence américaine, qui compte environ 830.000 clients, espère ainsi effacer le flou juridique qui entoure la propriété intellectuelle des images utilisées pour entraîner les modèles d’IA. C’est ce flou qui a entraîné ces derniers mois une levée de boucliers des artistes et éditeurs – irrités par l’utilisation de leurs créations sans leur consentement – et, du même coup, une méfiance des potentiels clients, inquiets des retombées judiciaires de l’utilisation de ces images.

Un revenu régulier pour les artistes

Ainsi, Getty promet un outil qui « élimine totalement » les risques juridiques et va ainsi « plus loin que les propositions existantes » d’Adobe et Microsoft, assure Craig Peters. Pour cela, leur IA maîtrise les règles « complexes et uniques » de chaque pays liées au droit à l’image. « Par exemple, en France, il n’est pas possible de publier librement une photo de la tour Eiffel éclairée la nuit », précise le PDG, au fait de cette particularité française du droit de la propriété intellectuelle.

Par ailleurs, pour les artistes qui acceptent que leurs visuels soient utilisés pour faire mouliner l’IA, Getty Images leur reversera une compensation financière. « Il s’agira d’un revenu régulier, calculé en fonction de la quantité de photos utilisées mais aussi de leur qualité, c’est-à-dire à quel point elles sont performantes avec l’IA », déclare le PDG, sans plus de précision.

Côté client, le tarif variera selon l’usage et la taille de l’entreprise. « Dans tous les cas, l’adoption de l’outil risque de prendre du temps, estime le PDG. Nous ne nous attendons pas à ce que cela nous apporte des revenus significatifs avant 2024. »

 

Lire : Les Echos du 25 septembre

 

Jean-Philippe Behr

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