En stagnation et, désormais, en récession, l’ex-locomotive de l’Europe délivre la pire performance des pays du G7.
La traditionnelle locomotive de l’Europe est en panne. En récession ou stagnation depuis l’hiver dernier, le PIB de l’Allemagne devrait reculer de 0,4 % cette année. Ce sera la pire performance attendue des pays du G7. Et, selon le FMI, sa croissance devrait être inférieure à celles des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France ou de l’Espagne dans les cinq années à venir. La plupart des indicateurs sont en berne: production industrielle, consommation, investissements, exportations, moral des entrepreneurs.
Se cumulent des facteurs de ralentissement cycliques (baisse du commerce mondial, conjoncture internationale morose, inflation, taux d’intérêt élevés) et des faiblesses plus structurelles: errements de la politique énergétique, modèle industriel trop tourné vers la Chine, dépendance au secteur automobile, pénuries de main-d’œuvre et sous-investissement chronique en infrastructures.
Quand le gaz russe disparaît
La transition énergétique est un défi herculéen pour tous les pays qui souhaitent atteindre les objectifs européens de réduction de 55 % des émissions de CO2 dès 2030 (par rapport au niveau de 1990) et la neutralité carbone en 2050. Pour l’Allemagne, c’est encore pire. Sous l’ère Merkel, le pays entendait se passer du nucléaire et du charbon en recourant au gaz comme énergie de transition, le temps de déployer les renouvelables…