En Tunisie, 60% de la population pense que la presse écrite en format papier est désuète. L’information est fournie par un sondage réalisé pour une étude sur l’avenir des médias commanditée par l’Union européenne et des instances locales.
Le sondage a été présenté cette semaine lors de la 3e édition du Forum Media-Convergence. Il a été effectué sur un échantillon de 1 014 personnes représentatives de la population tunisienne.
Ses résultats pointent du doigt le manque « d’innovations graphiques et un traitement de la photo qui n’est pas assez valorisé ». « D’un autre côté, 90% de l’information est orientée vers le Grand Tunis. Pour 6 Tunisiens sur 10, la presse écrite (en format papier ; ndlr) est dépassée », explique Michel Leroy, un des auteurs de l’étude.
Il faut préciser que cette dernière n’a pas pris en compte les agences de presse, les journaux institutionnels et les pure-players.
Les conséquences du désintérêt de la population ont également été évoquées par les auteurs de l’étude. Michel Leroy rappelle en effet, que seulement 7% des investissements publicitaires ont été orientés vers le secteur en 2017. Devant la précarité financière créée par cette situation, de nombreux quotidiens ont mis la clé sous le paillasson.
Face à cette situation qui dure depuis plusieurs années, les professionnels de la presse écrite en format papier envisagent une reconversion dans la presse écrite en ligne comme solution.
L’étude juge pourtant que leur secteur d’origine peut encore rapporter de l’argent. Pour cela, « il faut mieux gérer les entreprises de presse, mieux diffuser les journaux, monétiser le contenu et les archives, ou encore certifier les tirages afin de garantir la crédibilité. La presse écrite a encore un avenir ».