ChatGPT, Bard ou encore Ernie Bot. Les géants du Web lancent tour à tour de nouvelles intelligences artificielles, suscitant enthousiasme comme inquiétude, et ce jusque dans le monde de l’édition. Ces nouveaux outils pourraient-ils un jour se substituer aux auteurs, illustrateurs ou bibliothécaires ?
Reconnaissance vocale et visuelle, simulation de conversation, production de texte, … les talents des intelligences artificielles récemment intégrées aux navigateurs Bing (ChatGPT), Google (Bard) ou Baidu (Ernie Bot, Chine), interrogent, voire inquiètent, le monde du livre. Illustrateurs, auteurs, éditeurs, traducteurs, ou encore bibliothécaires craignent que ces outils ne dégradent le processus créatif, piétinent les droits d’auteur ou même remplacent leurs professions.
Alors que Media Participations s’est emparé du logiciel Geo Comix dédié à l’illustration, pour « gagner du temps » et « servir la chaîne du livre », les éditions Michel Lafon avaient semé le trouble en décembre dernier en publiant Poster Girl de Veronica Roth, livre dont la couverture illustrée était signée par l’intelligence artificielle « Midjourney ». Mécontents, les illustrateurs avaient dénoncé sur la toile une « concurrence déloyale ». Point que soulève aussi la Ligue des auteurs professionnels. A l’occasion du colloque Pop culture « Intelligence artificielle et BD — Des hauts et des bas », le 25 janvier dernier, Stéphanie Le Cam, directrice générale de la ligue ainsi que son fondateur Denis Bajram et Caroline Le Goffic, professeur universitaire à Lille, ont émis de nombreuses réserves quant à l’utilisation de l’IA dans le milieu de la bande dessinée…