De nombreuses publications numériques en appellent régulièrement à la générosité de leurs lecteurs. Avec succès.
Avec l’idée que l’information est un bien commun, le journal en ligne Les Nouvelles News a choisi, depuis 2018, de s’appuyer uniquement sur les dons de ses lecteurs. Quatre ans plus tard, « aller chercher cette ressource reste lourd, mais cela a fonctionné et a permis de financer un salaire et demi et le travail des trois pigistes », témoigne Isabelle Germain, la fondatrice de ce média qui traite l’actualité à travers le filtre de l’égalité des sexes. Sans actionnaire, sans publicité et en accès libre, le site Reporterre, consacré à l’écologie, tire pour sa part 97 % de ses revenus de la générosité de plus de 13 000 donateurs. Demander de l’aide à ses fidèles ? Les appels de la presse numérique ont donné un nouvel élan à cette vieille habitude de la presse militante, à laquelle ont également eu recours bien des journaux par le passé pour rester à flot dans des périodes difficiles ou lancer un projet. La crise due au Covid-19 a amplifié le phénomène.
« Il y a eu une prise de conscience de la valeur de l’information indépendante en ligne pendant cette crise où beaucoup de contre-vérités ont circulé », estime Anne-Claire Marquet, directrice du Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil), à l’origine de la création de J’aime l’info. Cette association « exerçant des actions concrètes en faveur du pluralisme de la presse », qui assure la collecte et la défiscalisation des dons pour une centaine de titres en ligne, a vu sa collecte totale doubler en l’espace de deux ans. Celle-ci a bondi de 1,8 million en 2019 à 3,7 millions d’euros en 2021.