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Lecture : pourquoi les méthodes inefficaces dominent à l’école

Très décrié, l’apprentissage «mixte» y est toujours prégnant, et les résultats en pâtissent.

Les années passent, et les méthodes de lecture ne font pas consensus. Miroir de ces errances, les évaluations des élèves français démontrent régulièrement leurs difficultés en la matière. En France, pays où l’origine sociale pèse considérablement sur les résultats scolaires, comme le pointe régulièrement le classement international Pisa, un élève sur cinq entre au collège sans maîtriser les savoirs fondamentaux.

Depuis les années 2000, pourtant, les sciences cognitives, nourries par l’imagerie cérébrale, ont établi que seul l’apprentissage syllabique et phonologique permet de développer efficacement l’aire de la lecture dans le cerveau du jeune enfant. Las, les méthodes de lecture dites «mixtes», qui allient la fameuse méthode «globale» (basée sur la reconnaissance automatique des mots) et la méthode syllabique, sont toujours présentes à l’école. En vogue dans les années 1970, ces pédagogies dites «nouvelles» ont imprégné durablement la culture professionnelle des enseignants du primaire. Syndicats majoritaires, inspecteurs et autres pédagogues des Inspé (les instituts de formation des profs, héritiers des IUFM) continuent de porter la bonne parole, face à une méthode syllabique qu’ils jugent passéiste, conservatrice, et qui transformerait les élèves en robots à ânonner. Le clivage politique, convoqué dès lors que le sujet refait surface, vient régulièrement troubler le débat.

«La lecture est l’un des apprentissages fondamentaux sur lesquels s’appuie toute la scolarité, rappelle le Conseil scientifique de l’Éducation nationale (CSEN), installé en 2018 par Jean-Michel Blanquer, le prédécesseur de Pap Ndiaye Rue de Grenelle. Dans une note d’alerte virulente, presque désespérée, publiée en octobre, son président, le neuroscientifique Stanislas Dehaene constate que «les méthodes et manuels efficaces continuent d’être parmi les moins utilisés» par les enseignants. «En l’absence de formation», certains adoptent «des pédagogies à départ “global” totalement inacceptables»...

Lire la suite : Le Figaro du 21/11/22 page 2

Pascal Lenoir

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