Les éditeurs de presse français peuvent proposer à partir de jeudi des petites « vitrines » de mise en valeur de leurs contenus sur Google Actualités et Google Discover (flux d’actualités sur mobile), a indiqué le géant américain.
Ce service appelé Google News Showcase a été lancé en octobre 2020 pour tenter de pacifier ses relations avec la presse un peu partout dans le monde.
Les éditeurs accusent régulièrement le groupe d’utiliser leurs contenus dans son moteur de recherche sans payer le juste prix.
Concrètement, Google News Showcase permet aux éditeurs de presse de proposer, dans les résultats de Google Actualités ou sur Google Discover, des petites fenêtres présentant plusieurs contenus de leur sites, en plus du contenu correspondant directement à la recherche de l’internaute
Une sorte de petite vitrine de leur production éditoriale du jour, qu’ils maîtrisent entièrement et pour laquelle ils sont rémunérés par le groupe américain.
Selon Google, « plus de 65 éditeurs représentant plus de 130 publications » en France ont signé pour utiliser ce service.
« Cela contribue à la diversité de l’information. (…) Pour les utilisateurs, il y a la possibilité de lire certains articles sans abonnement », a déclaré jeudi Sébastien Missoffe, directeur général de Google France sur Radio Classique.
La rémunération sera fixée « au cas par cas, en fonction du nombre d’articles qui sont mis à disposition », a-t-il ajouté.
La presse nationale – 20 minutes, L’Equipe, l’Express, le Figaro, Le Monde, Le Parisien, le Monde… – est représentée parmi les signataires, comme la presse régionale – La Dépêche, le groupe Ebra, la Provence…
« C’est une nouvelle expérience d’accès à l’information », qui offrira « peut-être une proposition de valeur intéressante » aux éditeurs, a expliqué à l’AFP Pierre Petillault, le directeur général de l’Alliance de presse d’information générale (Apig) qui regroupe la presse quotidienne.
Dans leur contrat avec Google, les éditeurs doivent s’engager à fournir un nombre minimum de fenêtres par jour. Ils devront aussi permettre l’accès à une « quantité limitée de leur contenu payant » via le nouveau service.
Google News Showcase « sera une vitrine d’exposition de nos articles payants que nous utiliserons pour recruter de nouveaux abonnés numériques », a indiqué Jean-Nicolas Baylet, directeur général de La Dépêche, cité dans le communiqué de Google.
Google voulait initialement que Google News Showcase serve de véhicule d’application pour la nouvelle législation européenne sur les droits voisins, qui l’oblige à rémunérer les éditeurs de presse pour les contenus repris par son moteur de recherche.
Mais l’Autorité de la concurrence française avait tapé du poing sur la table en juillet 2021, obligeant Google à séparer les deux sujets.
Selon le géant américain, Google News Showcase est présent dans une vingtaine de pays, et est utilisé par plus de 1.800 publications.
L’AFP a signé avec Google fin 2021 un accord sur les « droits voisins » qui rémunère l’agence pendant cinq ans pour ses contenus présentés par le géant américain, ainsi que deux contrats commerciaux, également signés pour cinq ans.
Le premier porte sur la formation des journalistes et étudiants en journalisme du monde entier aux techniques d’investigation numérique ; le second sur la production de « mobile stories », des formats visuels verticaux pour smartphones. Le montant de ces accords est confidentiel.