Les crises simultanées du papier, de l’approvisionnement et de l’énergie contraignent la filière à une transformation qui s’annonce durable, entre système D et réorganisation complète des modes de production.
sommaire
- Crise du papier : comment l’édition se réinvente
- Le livre, poids plume de l’industrie papetière
- • Prix : une flambée exceptionnelle
- Karine Caetano, directrice commerciale de l’École des Loisirs : « Les hausses de prix ne compensent pas l’augmentation des coûts de production »
- 5 stratégies pour affronter la crise
- Dilemme : réduire la production ou augmenter les prix ?
- Fabrication : en quête d’imprimeurs
- Illustrés : « L’acheteur n’est plus le roi »
- Solutions : du papier, mais quel papier ?
- Solutions : Des leviers pour réduire les coûts de fabrication
Gare à la surchauffe. Avec une progression de leur chiffre d’affaires de 9,7 % en 2021 par rapport à 2019, selon les statistiques annuelles du Syndicat national de l’édition (SNE), les éditeurs français devraient avoir le sourire. Mais la crise du papier, qui perturbe depuis plus d’un an leurs capacités d’approvisionnement, assombrit singulièrement le tableau. Plus chère, plus rare, plus longue à arriver, la matière première est aujourd’hui l’objet de toutes les convoitises.
La crise est plurifactorielle. Elle s’explique pour une large part par le net regain de la production éditoriale. En 2021, le nombre de nouveautés et de nouvelles éditions a rebondi de 12,6 %, à 68 189 titres d’après nos données Livres Hebdo/Electre Data Services. Avec les réimpressions, et notamment celles de séries entières de mangas dopées par le Pass Culture, la progression est encore plus importante en nombre d’exemplaires. D’après le SNE, 554 millions d’ouvrages ont été imprimés l’an dernier, contre 456,7 millions en 2020, soit une hausse record de + 21,3 %…