Algorithmes, infox, balkanisation des esprits… le rapport de Gérald Bronner vante les avantages de l’information numérique et la liberté d’expression. Mais elle propose aussi plusieurs boucliers de protections et moyens pour se prémunir du complotisme et de la désinformation.
On aurait pu craindre que le rapport sur la régulation de l’information numérique commandé à Gérald Bronner par le Président de la République cède, au nom de la légitimité de la lutte contre la désinformation et le complotisme, aux sirènes d’une police de la pensée. Il n’en est rien. Intitulé Les Lumières à l’ère numérique, ce rapport réaffirme que la liberté d’expression reste une condition de la démocratie. Il recommande, par exemple, le maintien de l’article 27 de la loi sur la presse de 1881 qui limite à la stricte diffamation la sanction pénale de la diffusion de fausses nouvelles. De même, il reprend à son compte la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme estimant que la possibilité de publier des informations inexactes, même si elles heurtent une ou plusieurs personnes, fait partie de la liberté d’expression. Par contre, constatant d’emblée la difficulté croissante que nous avons à constituer un « espace épistémique commun » à partir de points de vue de plus en plus concurrentiels et surtout « incommensurables », il s’efforce d’esquisser des solutions qui permettraient de sauver les Lumières dans un contexte radicalement nouveau, menacé par la « balkanisation » des esprits…
Lire la suite : Livres Hebdo du 22/1/22
Retrouvez le rapport : https://www.ccfi.asso.fr/la-commission-bronner-rend-son-rapport/