C’est un virage majeur qui atteste d’une sensibilité nouvelle à l’urgence écologique. Editeurs, libraires, associations ou bibliothèques rivalisent de projets et d’actions pour tenter d’appliquer à la filière du livre les résolutions qui traversent toute la société. Quelles actions lancent-ils concrètement et à quelle étape ? Avec quels outils, à quelle échelle et sur la base de quels instruments de mesure ? Enquête.
La prise de conscience se généralise à tous les segments du livre. « Même dans ce moment de tension lié à la pénurie de papier, l’écologie n’est pas oubliée, peut-être même pour la première fois », note Olivier Blanche, P.-D.G. des éditions Terre Vivante, pionnières de l’écologie pratique depuis plus de quarante ans.
De fait, les initiatives essaiment partout en France et dans le monde. Le nombre de déclarations et d’engagements s’envole. Depuis 2019, la majorité des organismes professionnels prennent publiquement position en faveur de l’environnement.
Le 27 octobre dernier, le Syndicat national de l’édition (SNE) donne naissance à une Charte environnementale de l’édition de livres. Sur treize pages, ce guide de bonnes pratiques vise à fournir des clés aux professionnels afin de mettre en place des actions concrètes. « L’objectif est de permettre à chacun d’accéder à un certain niveau de compréhension, de montrer les bonnes actions déjà entreprises et souligner les leviers d’amélioration », explique Pascal Lenoir, président de la commission Environnement et fabrication du SNE et directeur de la production chez Gallimard…