Depuis quarante ans, Vincent Bolloré reproduit la même tactique pour assiéger et prendre le contrôle d’entreprises, très souvent familiales.
C’est comme regarder un bon thriller qu’on a déjà vu. On connaît la fin, et pourtant on est pris par l’intrigue. Depuis qu’au printemps 2020, en pleine première vague de Covid-19, Vincent Bolloré a acheté ses premières actions du groupe Lagardère, la fin de l’histoire était écrite: il en prendrait le contrôle. Dix-huit mois plus tard, c’est chose faite. La méthode Bolloré, qui a fait sa réputation et sa fortune depuis quarante ans, a fonctionné. Une fois encore.
Mercredi, Vivendi, dont le groupe Bolloré est le premier actionnaire, a planté le dernier clou du cercueil de l’indépendance du groupe Lagardère. Une offre publique va être lancée. Et qu’importe si les autres actionnaires, dont Arnaud Lagardère, apportent ou non leurs titres ; Vivendi en possède déjà 45,1 %. Le groupe a en effet racheté les parts du fonds Amber (17,9 % du capital). Ce même fonds activiste contre les assauts duquel Vincent Bolloré est d’abord venu porter secours au groupe Lagardère. «Arnaud Lagardère a fait entrer le loup dans la bergerie pour la protéger d’un renard», décrit un bon connaisseur du dossier…