Les résultats économiques de l’industrie italienne sont, sans trop d’exagération, catastrophiques. Les perspectives 2020 font état de pertes de chiffre d’affaires entre 650 et 900 millions €. Sur les premiers mois de l’année, les pertes sont déjà évaluées à 134 millions €.
Les chiffres de la filière livre dans le Bel Paese, communiqués par l’Associazione italiana editori, font peur. Huit millions d’exemplaires n’ont pas été vendus en ce début d’année (fiction et non fiction), soit 134 millions €.
La crise a provoqué une perte de revenus dans les ménages, avec une baisse de 8 % du PIB, a indiqué le gouvernement. « En ajoutant les effets du confinement avec la baisse de la demande au second trimestre, nous craignons que l’ensemble du marché du livre puisse achever 2020 avec une très forte baisse du CA, quantifiable entre 650 et 900 millions € contre 3,2 milliards € en 2019 », indique Ricardo Franco Levi, président de l’AIE.
Selon les éditions de Nielsen, les différents marchés de la librairie (physique, en ligne et grande distribution) entre le 1er janvier et le 3 mai ont enregistré une perte nette de 90,3 millions €. En ajoutant les secteurs papeterie, ventes directes, librairies spécialisées, foires et secteur universitaire, la douloureuse se monte à 134 millions €.
Avec une autre conséquence : entre le 16 mars et le 3 mai, les éditeurs distribués par de grands groupes nationaux ont gelé 91,1 % des sorties.
Ce panorama, passablement inquiétant, s’accompagne de changements d’habitudes de consommation. Durant les 16 premières semaines de l’année, 47 % des ventes de livres ont été réalisées sur internet, contre 26,7 % l’année passée. Les librairies sont passées de 66,2 % à 45 % du marché.
Plus encore, entre le 9 mars et le 12 avril, elles accusent le coup d’une perte de 85 % des ventes…